CHALOM A TOUS
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Rabbi Nachman de Bratzlav est né en 1772 et mort en 1810
C’était l’arrière-petit-fils du Baal Chem Tov, premier mystique du Hassidisme. C’est entre le VII ème siècle et le XIII ème siècle, vraisemblablement, que se développe la Kabbala. Pendant longtemps sa transmission se fera d’homme à homme, en des cercles très étroits. Cette doctrine restait étrangère à la vie de tous les jours. Elle ne demandait pas qu’on vive à sa manière. Elle était en dehors de tout ce qui est humain. Elle s’opposait à deux formes du judaïsme : l’une de stricte observance, ennemie de toute vie personnelle pour ne se soucier que de la Loi, l’autre rationaliste éloignée de la nature. Mais elle ne pénétrait pas le peuple car elle n’opposait à ces deux forces aucune doctrine pratique. Cependant à l’expulsion des juifs d’Espagne en 1492, ce fut le désespoir…C’est ainsi que renait le vieux rêve de la Délivrance. Le désir est ardent. L’Absolu doit devenir réalité. Le messianisme des juifs a lui aussi toujours été un vouloir de l’impossible. La Kabbala ne pouvait lui rester fermée. C’est à cette à cette période que le mouvement de Sabbatai Zvi eut lieu et qu’il soulevât tant de Bné Israél. En Pologne notamment, on voit chez de nombreux individus murir le désir de purifier à la fois le monde et leur propre âme; d’autant que règne une atmosphère d’insécurité et de désespoir causée par les tueries des cosaques. C’est en cette période que nait le Baal Chem Tov (Israél de Niedzyborz) homme sincère, modeste, inépuisable en ferveur. Il disait : « Tous les chemins mènent à D…, mais le chemin le plus pur et le plus complet est celui de la prière. Chez celui qui prie avec ferveur D…lui même mettra en sa bouche le mot INTERIEUR. C’est là ce qui importe… Les mots extérieurs ne sont que l’enveloppe… Comme le fumée s’élève du bois incandescent, alors que les parties lourdes restent à terre et tombent en cendres , ainsi ne s’élève de la prière que le vouloir et la ferveur (le mot INTERIEUR) alors que les mots extérieurs tombent en cendres. Plus la ferveur est grande et la force de la volonté (la KAWANA ) puissante, plus l’Unification sera totale (D… est UN)… Ceste une grande grâce de D… que l’homme reste en vie après la prière, car selon la nature, il devrait mourir puisqu’il a enterré sa force et la incluse dans la prière comme le veut cette Kawana qu’il a en lui. Qu’il se dise avant de prier qu’il est prêt à mourir de par la volonté de la Kawana ».
Lorsque l’on lit ces mots on se sent si petit, si petit, mais aussi si grandi, parce que comment ne pas s’identifier quelque peu à cet homme qui fait parti de la même famille que nous, celle des Bnè Israèl. Le Baal Chem Tov rajoutait que la prière devait se faire dans la joie… Malheureusement je n’ai pas accès à ce chemin!! Pas pour le moment, peut-être. De même, le peuple eut des difficultés à atteindre personnellement cet Absolu. Des médiateurs dénommés Tsadikim apparurent. Ils étaient des intermédiaires entre le ciel et les hommes. Ils faisaient monter la prière et descendre la bénédiction. Parmi eux le plus grand, le plus pur, le plus tragique fut Rabbi Nachman ben simcha dit de Bratzlav. Son enfance fut une vie de recherches et de luttes. Il se tourmenta, jeuna et évita tout repos pour pouvoir prendre part aux visions. Le service religieux auquel il était astreint dans sa famille hassidique, ne lui apportait pas la révélation à laquelle il aspirait. Alors il errait dans les rues et parlait à D… avec les simples mots de sa langue maternelle. Mais D… ne lui répondait pas. Un soir, veille de chabath, il alla au bain rituel pour accueillir sa fiancée hebdomadaire; il revêtit ses habits de chabath, alla à la synagogue, tout prêt à recevoir l’illumination. Rien ne se produisit. Les premiers fidèles arrivèrent et commencèrent à lire Chir à Chirim. Il se cacha et se mit à pleurer, à pleurer. Plusieurs heures après, ses yeux se rouvrirent et les lumières du Chabath se transformèrent en une immense lueur et son âme s’apaisa. Cependant, pendant son enfance son combat pour la recherche de D… se poursuit. Souvent la nuit il se rend sur la tombe de son grand-père pour lui demander de l’aide. A quatorze ans on le maria et il alla s’installer dans le village de son beau-père, à la campagne. Là enfin, ce qu’il cherchait depuis toujours se réalisait. Il fit fusion avec la nature. Les arbres, les herbes, les roseaux, l’eau des ruisseaux, tout lui parlait, tout le rapprochait de D… A des élèves : « A chaque respiration, vous aspirez l’or du paradis, et lorsque vous rentrez chez vous le monde est régénéré « Après quelques années, il alla s’installer dans une petit ville, dans laquelle il enseigna du bouche à oreille, comme la Kabbala. Sa réputation grandit. « Au commencement je priais D…pour ressentir les maux et besoins de mes compagnons. Je ne ressentais rien. Aujourd’hui lorsque quelqu’un me raconte ses chagrins, je les ressens au point de ne plus pouvoir les oublier». Alors il eut une obsession, celle d’être béni par la Terre Sainte, de ce pays du destin qui est le cœur du monde et le chant de la terre. Le Baal Chem Tov n’avait jamais pu se rendre en Palestine. Les hommes pieux de son entourage collectèrent l’argent nécessaire à son départ qui eut lieu en 1798. Après de multiples péripéties, il mit le pied en Terre Sainte, et de joie, « il voulut jeter son âme ». Eretz Israël sera jusqu’à la fin de ses jours le Paradis perdu. Peu après son retour, il se fixe à Bratzlav. Pour lui, parmi les hommes pieux seuls comptaient «ceux qui saisissaient le sens de ce qu’il voient, mais dont la racine est au lointain». Tout au long de son enseignement il ne prononça pas un mot qui n’ait été « lavé dans les larmes». Il disait «J’ai en moi des enseignements non vêtus et j’ai beaucoup de peines à les vêtir. Lorsque je commence à parler à quelqu’un c’est De lui que je veux entendre le mot suprême». Il était à Bratzlav depuis cinq ans quand il fut atteint de tuberculose. « Celui qui atteint la véritable sagesse, la sagesse de D…, pour celui-là, il n’y a pas de cloison entre la vie et la mort, car il s’attache à D…, l’étreint, et vit la vie éternelle comme D… lui-même». Quand il sentit que la mort approchait, il voulut se rendre à Uman pour y mourir et y être enterré. En effet quelques années avant sa naissance, un massacre de juifs avait eu lieu dans cette ville, et il considérait que toutes les âmes de ces morts prématurés erraient au dessus de la ville, ne pouvaient s’élever sans l’aide d’une âme qui aurait la puissance de les aider. Il se sentait cette vocation de les délivrer. Il s’installa dans une maison dont les fenêtres donnaient sur le cimetière .Il mourut en paix.
Parmi ces derniers écrits, dans un de ses contes, l’histoire des sept mendiants, il parle du Temps, d’une manière extraordinaire, et je souhaitais vous faire partager mon plaisir immense :
« Prés du dernier abime de l’espace, se dresse une montagne, sur cette montagne repose un rocher et de ce rocher jaillit une source. Or sachez que tout objet en ce monde a un cœur et que le monde lui-même a un cœur. Et tandis que la montagne avec son rocher et sa source se trouve à l’une des extrémités de l’espace, là ou s’ouvre le dernier abime, le cœur du monde, lui, se trouve à l’autre extrémité de l’espace, là où finit le premier abime. Et le cœur du monde fait ainsi face à la source et par-dessus tous les objets qui se trouvent dans l’espace, il regarde vers la source, et il aspire ardemment à cette source et vit dans l’anxiété à l’idée de ne pas l’atteindre, et sans cesse il crie vers cette source. Mais lorsque le cœur est fatigué, veut se reposer un instant et reprendre son souffle dans sa profonde détresse, alors vient un grand oiseau qui étend ses ailes au dessus de lui et il se repose un instant à son ombre. Mais même pendant ce repos, le cœur n’oublie pas la source et ne cesse de regarder vers elle. Et après ce repos, le cœur se lève pour se rendre auprès de la source. Mais dès que le cœur se met en mouvement vers la source il ne voit plus la pente de la montagne qu’il apercevait jusque là et de ce fait il ne peut plus regarder la source. Mais si le cœur cessait pour tout de bon de regarder la source, alors il périrait, car sa vie repose en cette source et dans le désir qu’il en ait. Et, en même temps que le cœur, périrait le monde lui-même, car la vie du monde et la vie de tout objets reposent en ce cœur et ce n’est que dans ce cœur que tout trouve la possibilité d’exister. Mais dés que le cœur ne voit plus la pente de la montagne, son désir de voir la source devient plus grand que son désir de se rendre auprès d’elle, et le cœur du monde retourne à sa place. Mais à la source il n’est pas donné de durer, car elle est au-delà du temps et ne peut pas trouver de vie temporelle en elle-même. Elle serait donc normalement obligé d’aller s’enfouir dans cet espace ou le temps n’existe pas et cesserait ainsi d’être visible pour le cœur du monde. Mais elle reçoit du cœur une vie temporaire: le cœur lui fait en effet don d’une journée, la lui apporte comme offrande, et ainsi la source réussit à durer. Et lorsque le jour s’incline et s’enfonce dans le noir, alors le cœur et la source se disent des paroles d’adieu et d’ultime bénédiction, et le chant de l’éternelle anxiété monte vers le ciel. Et le cœur est anxieux au point d’en mourir, car il n’est pas en son pouvoir de faire don de plus d’une journée; et il craint que la source ne se dérobe à son regard par de-là les barrières du temps. Mais l’homme de la vraie Grace veille avec des yeux vigilants sur le cœur et la source. Et lorsque le soir se met à fondre dans la nuit et que le chant de l’anxiété résonne dans l’obscurité, alors il fait don au cœur d’une nouvelle journée et le cœur en fait don à la source. Mais sachez: ce don dont l’Homme de la Vraie Grace fait don au cœur, c’est de ma main (il s’agit vraisemblablement de l’ange qui est sous les traits du mendiant qui parle ici) qu’il le tient, car je parcours le monde et j’y ramasse tous les bienfaits et toutes les œuvres de la grâce et prononce sur elles les paroles de la grande Unification et elles deviennent Mélodie. Et c’est cette mélodie que j’apporte à l’Homme de la Vraie Grace et il s’en sert pour créer le Temps. Car le temps est fait de mélodie et la mélodie de grâce. Et ainsi le temps engendre les jours dont l’Homme de la Vraie Grace fait cadeau au cœur, qui lui même les transmet à la source, et ainsi le monde réussit à durer et il se maintient dans l’anxiété du cœur et de la source…»
Après avoir lu ce texte je n’ai pu m’empêcher de dire le CHEHEYANOU…
Jean Garson
(D’après les contes de Rabbi Nachman de Bratzlav
et selon Martin Buber)
Nous sommes au XXI iéme siècle dans un petit village du sud de l'Europe, pas loin de la forêt, pas loin des villes. En été les coquelicots poussent dans les champs de blé...L'odeur de la lavande est partout autour de nous. Aujourd'hui, il fait froid, et je marche, je marche au milieu des herbes, le long d'un ruisseau...Le soleil s'est levé...La lumière est magnifique...Nul bruit si ce n'est celui de mes pas...Le temps semble s'être arrêté... Mon cerveau ne fonctionne plus : la crise ça n'existe plus… les guerres n'ont plus lieu... les enfants n'ont pas de problèmes... les douleurs oubliées... les disputes entre les hommes finies... mes pas ne résonnent plus... je marche ou plutôt j'évolue sur un tapis immatériel. Le ciel est bleu, le silence total, je suis seul au monde...
J'arrive à destination... Déjà deux amis sont là, toujours les mêmes. Comment font-ils alors qu'ils habitent plus loin que moi? Nous nous embrassons, nous nous embrassons toujours, c'est curieux, nous ne nous serrons jamais la main...Dans l'antiquité, parait-il, les hommes en se rencontrant se serraient la main dans la crainte que l'autre ne prenne son arme..Comment vas tu? Ta santé est bonne? Ta femme va mieux? J'enlève ma veste, j'ai chaud malgré le froid extérieur. Je prends mon tissus blanc, brodé par ma vieille tante, il y à 60 ans, bordé de franges aux quatre coins. Je l'élève au devant de moi et j'embrasse par ma prière , sans le voir ,sans le toucher , les yeux fermés pour que ma fusion avec LUI soit totale, CELUI qui m'a créé et commandé de faire ce geste....Vous l'avez deviné, c'est Chabath matin, je suis à la synagogue de Bouc bel air et nous sommes trois. Je m'assois prés de Jacob avec qui j'aime tant parlé de Thora. Il est tellement plus érudit que moi !! Je lui suis grés de prêter une oreille compatissante à mes paroles... Un quatrième arrive, tout rouge sous sa casquette, rouge d'avoir tant marché, mais content de lui, souriant à pleines dents, toujours souriant d'ailleurs (c'est normal, il s'appelle Itzhak)..Je l'aime.. Jacob préconise de commencer car l'heure est avancée..Nous ne sommes que quatre mais peu importe, il faut commencer... ODOU L'HACHEM QUIROU... Jacob a commencé à lire... Souvent c'est lui qui commence. Il lit vite, il lit bien, sa voix est comme éraillée... Ce n'est pas un chanteur... C'est un parleur, un liseur, un discuteur, un polémiqueur... Je l'aime. Après quelques minutes, nous arrivons à HACHEM MELEH ... Là, c'est notre ténor, doyen de la communauté qui a la priorité. En effet il adore chanter cette louange et cela fait 30 ans qu'il la sanctifie... Je l'aime. Nous sommes six.. La prière se poursuit. chacun à tour de rôle prend le paragraphe qu'il souhaite. Les voix sont différentes, le ton n'est pas le même. La rapidité de lecture, la puissance, la facilité ou la difficulté sont présents. La ferveur est partout. A toi Jean, me dit – on !! Une fois, deux fois, trois fois. je cède. Mais je ne veux plus. Je lis trop lentement...La prière que chacun fait, il la fait pour tout le monde et donc, cette prière doit être claire, coulée, parfaite pour être entendue...Ils insistent affectueusement. Je vous aime, je vous aime tous. Nous sommes neuf. Nous n'en sommes pas encore au Kaddish. Le minyane, c'est l'invention la plus extraordinaire du judaïsme. Il faut être dix. Peu importe le niveau, la valeur des dix. Tous les juifs sont à égalité...Celui qui ne connait pas le Aleph-Beth est l'égal du kabbaliste...Celui qui chante comme un ange est l'égal du bègue...Celui qui est un docteur en Thora est l'égal de l'inculte...Celui qui accomplit toutes les mitsvoth est l'égal du rachat (rachat qui est à la synagogue aujourd'hui !!)...Vous vous rendez compte neuf Tsadikim ne valent pas dix juifs de la base...C'est quand même extraordinaire non !!! Et en plus la prière de l'un se confond avec la prière de l'autre, comme si ma prière est dite pour l'autre. Et comme nous sommes dix c'est comme si les neuf faisaient une prière pour moi. Il en est de même pour chacun...Chalom Alehem..Alehem Chalom...Un jour dans une Yeshiva , jouxtant une petite synagogue, les élèves tous très érudits, se plaignent auprès de leur Maitre. ''Pourquoi accordes -tu tant de temps à ces hommes qui sont à coté, qui ne connaissent rien à la Thora?'' Il leurs répond ''Vous les entendez chanter? ''Les élèves rétorquent "Oui et alors? Leur chant n'a rien d'exceptionnel !! ''Alors le Maitre fait mettre en rond ses élèves et tous avec lui, se tiennent par la main. Et alors le Maitre leurs dit ''Alors là, vous les entendez toujours?'' Et là, ils entendirent une mélopée merveilleuse, une musique enchanteresse, des voix plus mélodieuses les unes que les autres...Et le Maitre leurs dit :''Voila ce que les Anges au ciel entendent ''... Le soleil est entré dans la synagogue et ses rayons sur mon livre, comme tous les Samedi matin, font que les lettres, l'espace de quelques instants, dansent, dansent comme sur une musique, la musique de Chabbath.. Ca y est..Alelouya nous sommes dix..Nous allons pouvoir continuer la prière ,et de ce petit village du sud de l'europe, un petit rayon de lumière montera au ciel pour rejoindre tous les rayons de lumière, de tous les minyanes de la terre pour que le nom de D...soit sanctifié
YTGADAL VEITKADASH......................AMEN.....
Jean Garson
Que le Chalom soit sur vous tous…Amen…Amen Jean
Tous ces secrets sont le résultat des recherches de Bernard Benyamin qu’il a consignées dans un livre intitulé « Le code d’Esther « édité par FIRST Editions .